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La dette zambienne au sommet de Paris, un nouveau pacte financier mondial

Risque de surendettement et de défaut en Zambie

La crise du Covid-19 a révélé une fois de plus la fragilité des finances publiques dans les pays émergents et en développement, déclenchant une explosion de la dette publique. L'augmentation de la dette publique a entraîné un risque accru de surendettement et, à long terme, de défaut de paiement, comme dans le cas de la Zambie.

Cela avait déjà été prédit par les Nations Unies dans son examen de la Commission économique pour l'Afrique. La restructuration de la dette extérieure pourrait réduire considérablement l'endettement des pays africains les plus endettés, car elle tend à constituer un pourcentage important de la dette souveraine (FMI, 2021a ; Banque mondiale, 2021).

La pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine et leurs conséquences négatives ont réduit l'espace fiscal et budgétaire de nombreux pays. Cela a affecté leur capacité à financer l'accès des personnes à services sociaux de base.

Le sommet de Paris propose des solutions

Au sommet du G20 et à l'issue d'une COP27 au bilan mitigé, ce sommet, annoncé par le président Macron, s'inscrit dans la lignée de l'initiative de Bridgetown. Il vise à proposer des solutions aux enjeux financiers qui vont au-delà de la question climatique, notamment l'accès à la médecine et les terres parsemées de lutter contre la pauvreté.

Le sommet avait quatre objectifs principaux, notamment :

  • rétablir l'espace budgétaire pour les pays confrontés à des difficultés à court terme, notamment les plus endettés ;
  • promouvoir le développement du secteur privé dans les pays à faible revenu ;
  • encourager l'investissement dans les infrastructures « vertes » pour la transition écologique des pays ;
  • mobiliser des financements innovants pour les pays vulnérables au changement climatique.

L'accord, qui devrait servir de modèle à d'autres pays africains, intervient au terme de négociations entre l'Occident et la Chine, principal créancier de la Zambie.

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Un accord sur la restructuration de la dette zambienne a été présenté à Paris jeudi 22 juin

Recevant les chefs d'Etat autour d'un dîner à l'Elysée, le président français Emmanuel Macron a annoncé que un compromis avait été trouvé suite à des négociations sous la supervision du Club de Paris, un groupe informel de créanciers publics.

En 2020, la Zambie est devenue le premier pays du continent africain depuis le début de la pandémie de Covid-19 à faire défaut sur sa dette extérieure. Le pays a demandé de l'aide pour restructurer sa dette par le biais d'un mécanisme du G20 coprésidé par Paris et Pékin, mais jusqu'à présent, il n'a pas produit de résultats probants.

En avril dernier, des experts de l'ONU s'étaient inquiétés du retard dans la conclusion d'un accord sur la restructuration de la dette zambienne et de l'impact négatif sur la vie de la population. Au bout du 2021, le pays d'Afrique australe la dette extérieure s'élevait à plus de 17 milliards, dont un tiers était dû à la Chine. En août 2022, la Zambie a obtenu une ligne de crédit prolongée de 1.3 milliard de dollars sur 38 mois auprès du Fonds monétaire international (FMI).

Lors d'une visite à Paris en mai, le président zambien a eu l'occasion de rencontrer son homologue français. Une rencontre exclusivement consacrée aux questions économiques dans la perspective du sommet pour un nouveau pacte financier. Paris s'est engagé à achever le programme de restructuration de la dette zambienne en vue d'un nouveau pacte financier mondial. Dans Zambie, cette déclaration a été accueillie avec grand soulagement, selon le ministre zambien des Affaires extérieures et de la Coopération internationale, cité par le Horaires de Lusaka. L'homme d'affaires Hakainde Hichilema, arrivé au pouvoir en août 2021, avait promis la reprise économique, l'élimination de la corruption et de le retour des investisseurs.

Avec une population de près de 20 millions d'habitants, la Zambie est le deuxième producteur mondial de cuivre et a fait défaut sur sa dette après l'épidémie de pandémie. Jeudi 22 juin, la Chine, considérée comme le premier créancier de ce pays d'Afrique australe, a accepté de restructurer 6.3 milliards de dollars de la dette zambienne.

a new global financing pact (1)Mais qu'est-ce que la restructuration de la dette et comment ça marche ?

La restructuration de la dette prend généralement trois formes, qu'il s'agisse d'allonger les échéances, de réduire les charges d'intérêts ou d'annuler partiellement un montant de dette ; les différentes options peuvent être envisagées simultanément ou séparément, et peuvent intervenir avant ou après un défaut. Cependant, la restructuration est plus efficace lorsqu'elle est mise en œuvre avant la défaillance.

La première option serait pour faciliter la restructuration via des clauses d'action collective, où la diversité des créanciers et la grande opacité entourant le niveau réel d'endettement de certains pays et leurs engagements envers les créanciers constituent des obstacles majeurs à la mise en œuvre des processus de restructuration.

La deuxième option serait mettre en place des initiatives, comme celles entreprises récemment par le G20 et le FMI, améliorer le cadre multilatéral de restructuration afin d'assurer une plus grande transparence.

La troisième option is encourager les pays à faire preuve d'une plus grande transparence, afin qu'ils puissent bénéficier d'une aide précoce et d'autres formes d'aide.

Le rôle de l' institutions financières internationales devrait donc être accompagner la restructuration de la dette extérieure, en assurant la diligence et la coordination, à fournir une assistance technique adéquate et à faciliter la participation des créanciers du secteur privé grâce à l'échange en temps utile d'informations sur la capacité des pays à rembourser leur dette conformément aux accords de restructuration proposés.

La restructuration n'est pas une solution à long terme au problème de la dette extérieure

Les pays africains sont de plus en plus confrontés à un « déséquilibre politico-économique ». Ce déséquilibre est généralement causé par la volonté de promouvoir la démocratie, qui incite les gouvernants à trop dépenser et à trop peu taxer. Ce déséquilibre conduit toujours au surendettement chronique. Jusqu'à ce que ce déséquilibre soit traité de manière adéquate et efficace, la restructuration de la dette restera probablement une caractéristique à long terme du processus de développement des pays africains. Les pays doivent donc mieux contrôler les sources de leur vulnérabilité.

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